Budget municipal 2009 : on s’endette encore plus !

Le budget prévu pour l’année 2009 a été voté le 26 juin dernier : En aveugle et sans discernement, par une majorité sans doute peu consciente de ses déséquilibres : Explications…

Un budget « primitif » (c’est le terme administratif pour désigner  « prévisionnel ») d’une collectivité, organise la répartition détaillée des recettes et des dépenses et comporte deux parties :

. Le Budget de fonctionnement (recettes et dépenses courantes).

. Le Budget d’investissement (remboursement des emprunts et investissements)

Le budget de fonctionnement comporte en recettes tous les produits attendus – et en particulier les impôts locaux (Taxe d’habitation, taxe foncière, taxe professionnelle) -, les attributions de l’état (la Dotation Globale de Fonctionnement-DGF) et quelques produits annexes (vente de bois, locations, intérêts du legs Claudin…).

En dépenses de fonctionnement, nous trouvons essentiellement les frais de personnel (Entretien, administratif, écoles, police municipale, bibliothéque, école de musique, et…élus), les charges courantes (entretien, chauffage, assurances, etc., des biens et services communaux, voirie…), et les frais financiers (intérêts des emprunts – mais SANS le remboursement du capital, qui figure en « investissement »- car quand on rembourse un emprunt on paie des intérêt et l’on rembourse le capital prêté en même temps).

la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement courantes doit donc dégager un excédent et permettre, au minimum, si les frais financiers sont payés, de rembourser le capital des emprunts, (figurant, par un « jeu » d’écriture comptable en budget d’investissement).

Depuis de nombreuses années, cet excédent a toujours été suffisant pour au moins rembourser les emprunts déjà souscrits, mais il était insuffisant pour payer tous les dépenses d’investissement décidées. La Ville s’est donc endettée de plus en plus, ce qui entraine mécaniquement une hausse des frais financiers, puis des remboursements d’emprunts… et plus on s’endette, plus les « annuités d’emprunts » s’alourdissent, moins on a de marge de manoeuvre pour payer « comptant ». C’est l’effet « boule de neige », qui reporte les remboursements des emprunts (On entend souvent le terme  « Dette ») sur les générations futures, de plus en plus fortement et longuement…

Voir l’article : Un budget « astucieusement » équilibré, et voté (avril 2008)

Depuis plusieurs années, nous nous endettons, mais cette année, nous ne pouvons plus rembourser nos emprunts sans ré-emprunter…et de manière massive !

Voici les grandes lignes des budgets :

Recettes de fonctionnement 3816700
Dépenses de fonctionnement 3638700
Solde disponible 178000
Remboursement capital des emprunts -220000
Solde net (négatif) : -42000
   
Investissements prévus 1694800
Subventions et autres ressources 629800
Emprunts à souscrire 1107000

Si toutes ces dépenses sont réalisées (en 2009 ou plus tard), l’endettement progresserait donc encore de 887 000 € (1107 000 € -220 000 € de remboursement), soit 184 € de PLUS par habitant, enfants, retraités, détenus, demandeurs d’emplois compris… bien sûr cela s’ajoute à la dette déjà existante (4 fois plus environ…), et difficilement supportable pour une Ville comme St-mihiel, considérée comme « riche » mais habitée par beaucoup de personnes aux revenus modestes.

La Ville s’enfonce donc dans une spirale qu’elle contrôle de moins en moins, rappelant l’édifiant exemple du Département de la Meuse, ayant doublé sa dette en 4 ans (200 millions d’€ tout de même…), et dorénavant condamné à augmenter inéxorablement ses impôts pour assumer des emprunts de plus en plus lourds, et réduisant toutes ses subventions et aides aux associations et collectivités, sous la surveillance de la Cour des comptes…

A titre anecdotique, la municipalité actuelle a malgré cette situation fait baisser les taux des impôts communaux de 3,4 % en 2009 (soit environ 50 000 € de moins, contribuant ainsi à creuser encore plus vite le « trou » dans ses finances.

La récente démission de l’adjoint aux finances, peu aidé dans sa difficile tâche d’équilibre des comptes par un Maire plus soucieux « d’humanité » que d’équilibre financier réel, ne traduit-elle pas ces incohérences ?

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